Acheter & Financer un Commerce Sans Apport [2024]

Acheter et financer un fonds de commerce sans apport est tout à fait possible en France pour les créateurs d’entreprise. Le financement professionnel n’est pas soumis aux mêmes règles qu’un emprunt personnel. Qu’il s’agisse de créer son entreprise en étant chômeur, ou de faire un crédit pour un commerce sans apport personnel, des solutions existent pour obtenir un financement, même sans apport.

Le financement sans apport personnel

Qu’il s’agisse d’un rachat d’entreprise en faillite, ou de la création d’une SARL, le créateur d’entreprise a besoin de capitaux pour mener à bien son projet. SI l’on ne dispose pas d’un apport personnel, il faudra trouver ailleurs l’apport en capital nécessaire, ainsi qu’un prêt auprès d’un établissement bancaire.

Dans l’absolu, il est possible de créer son entreprise sans apport. En effet, légalement, il n’y a pas d’obligations pour le créateur sur le sujet. Rappelons que pour une entreprise individuelle, il n’y a pas de capital social nécessaire, et que pour une EURL ou une SARL, on peut démarrer avec 1 euro de capital.

Prudence : ouvrir un commerce sans argent, c’est comme avoir une voiture sans essence à y mettre; rien ne peut démarrer. Il faut bien de l’argent pour faire face aux premiers investissements, qu’ils s’agissent des travaux ou de l’achat du stock.

Le cas particulier de l’auto-entrepreneur au RSA

Les aides aux chômeurs créateurs d’entreprise sont nombreuses, nous les détaillerons dans la suite de cet article. Ce qui nous intéresse dans le cas présent, c’est le statut d’auto entreprise.

Rappelons que ce type d’activité à été mise en place pour limiter les frais, et permettre au plus grand nombre de se lancer dans l’entrepreneuriat. L’absence d’apport est donc une possibilité, même si nous émettons toujours des réserves sur un créateur qui se lance sans le moindre argent à investir dans son projet.

Un apport 0 peut s’expliquer par :

  • Une absence de capital social
  • Des frais de constitution inexistants
  • Des charges sociales nulles sans CA

Un chômeur au RSA a donc les possibilités légales de se lancer dans l’auto entreprise. Si ce statut ne convient pas à tout le monde, pour des raisons que l’on peut comprendre, il y a des corps de métier qui permettent un investissement minimum. On les retrouves surtout dans les services, du type conseiller en informatique ou consultant.

Nos conseils pour reprendre un commerce sans apport

Qu’il s’agisse d’une reprise ou d’une création, s’il s’agit d’un commerce, il faudra trouver de l’argent, si on n’en possède pas suffisamment pour se lancer. Même les grandes idées et les meilleures volontés doivent en passer par là. Parmi les solutions, nous vous donnons ici quelques pistes, qui peuvent débloquer une situation mal embarquée, si besoin.

A commencer par l’association. Créer seul, c’est une montagne de problèmes à gérer, entre autres choses. Un associé, en plus d’apporter son savoir faire, ses compétences et ses idées, va pouvoir mettre de l’argent dans l’entreprise, et ainsi pouvoir gonfler l’apport des créateurs, toujours apprécié par les banques quand il s’agit de financer une partie d’un projet.

Ensuite, il existe des prêts à la création d’entreprise, qui ne sont pas d’un montant exceptionnel, mais qui permettre de démarrer un petit projet, même en l’absence d’apport.

Les plus connus restent le PCE, et le prêt d’honneur, qui selon les organismes peut parfois dépasser les 15 000 euros, comme celui qui est possible de demander à Paris Initiative Entreprise, par exemple. Les contacter pour avoir de plus amples informations.

Autre cas spécifique: le prêt de reprise d’entreprise sans apport

Pour racheter une entreprise quand on n’a pas de capital de départ, il faudra trouver de l’argent. En effet, même pour reprendre une entreprise en liquidation judiciaire pour la somme symbolique d’un euro, il y aura des frais à régler.

La recherche de financement

Avant d’aller chercher l’argent là où il se trouve, il faut faire les choses dans l’ordre, et en particulier s’occuper de finaliser son business plan. C’est l’outil indispensable à toute demande de financement, et plus il sera affiné, plus vos chances de décrocher un prêt ou une subvention seront grandes.

Car il n’y a pas que les fonds propres dans la vie : emprunt, subvention, crédit, prêts… Il faut pousser toutes les portes pour avoir la chance d’en ouvrir au moins une, surtout si votre idée d’entreprise est bonne et que vous êtes demandeur d’emploi, indemnisé ou non.

Rappel : qu’est-ce que les fonds propres ?

Pour les petits malins, rien à voir avec la propreté. Il s’agit de son apport personnel, celui qu’on va mettre dans sa boîte, parce que l’on croit à son projet. Cela montrera aux autres investisseurs, et aux partenaires, la volonté du créateur.

En cas d’absence d’économies, ce qui arrive aux jeunes créateurs ou aux demandeurs d’emploi au RSA, reste la solution de la famille et des copains : les prêts personnels peuvent aussi se souscrirent à l’intérieur du cercle privé.

Quoi qu’il en soit, même si l’on dispose d’assez d’argent pour investir dans sa société, nous conseillons de ne pas mettre toutes ses économies dans l’affaire, toute entreprise étant toujours risquée.

D’autres pistes pour trouver des fonds propres quand on est chômeur

 

Etre demandeur d’emploi, contrairement aux idées reçues, permet d’aller chercher des prêts et des subventions, comme les actifs, mais aussi d’autres sources de financement spécifiques aux personnes au chômage.

Faire un prêt d’honneur

Ce n’est pas une subvention, mais un emprunt pour son commerce, qui va permettre d’apporter de l’argent en fond propre, puisqu’il s’agit d’un prêt personnel. Souvent à taux zéro, il faudra toutefois le rembourser complètement, même si l’entreprise ferme avant.

La vente de parts sociales

Certains amis, ou connaissances, peuvent investir avec vous dans la reprise d’un commerce. Il ne s’agit pas là d’un prêt personnel entre particuliers, mais d’un apport en capital, qui se traduira par un échange avec des parts sociales. Ils deviendront actionnaires de votre commerce, et seront intéressés aux résultats.

Dans le même genre, si on ne veut pas passer par des membres de sa famille, on retrouve des sociétés de capital investissement, dont le travail consiste à investir dans des projets en échange d’une entrée au capital. La participation peut-être plus ou moins importante, selon l’importance du projet et le financement nécessaire.

Faire un prêt bancaire personnel

On peut souscrire un prêt auprès de sa banque, à titre particulier. Il peut s’agit d’un crédit à la consommation, ou bien d’un emprunt plus important. Cela ne doit pas nuire à votre quotidien, bien vérifier votre capacité de remboursement avant de vous engager.

S’adresser à Oséo

On ne présente plus ce réseau qui soutien les petites entreprises. C’est lui qui accorde le PCE, le prêt à la création d’entreprise, d’un montant compris entre 2000 et 7000 euros.

Il ne sera versé que si la banque est d’accord pour vous faire un prêt bancaire, permettant de financer certains investissements de départ comme l’achat d’un véhicule de société par exemple.

Pour les projets plus importants, Oséo a mis en place le crédit mezzanine, un prêt allant de 40 000 euros à 400 000 euros. Même chose, il faut que la banque ait fait un prêt au moins du même montant. Pour ces deux prêts, il y a un différé de remboursement de 6 mois.

A qui s’adresser quand on cherche à reprendre une entreprise ?

Entreprise, commerce, reprise, création, demandeur d’emploi, RSA : autant de facteurs qui influent sur le démarrage d’un projet. Pour une recherche d’argent, il va y avoir toute une série d’interlocuteurs à convaincre. Ne jamais se déplacer à un rendez-vous financier sans son projet détaillé, plan de financement compris.

Le courtier bancaire

Il peut être bon de s’adresser à un courtier, surtout lorsqu’on recherche un prêt bancaire. Les banques sont nombreuses, et les convaincre peut prendre du temps.

Le courtier va rechercher le meilleur taux, et faire les démarches pour vous. En principe, il se rémunère sur le taux qu’il vous propose, mais des honoraires peuvent aussi être facturés, tout dépend du service.

La banque

Bien sûr, on ne saurait reprendre un commerce et créer une entreprise sans l’aide précieuse de sa banque, qu’il s’agisse du prêt de départ, de l’ouverture du compte société et du découvert autorisé.

Certaines banques sont assez actives dans la reprise d’entreprise, la Société Générale a même mis en place un prêt spécial repreneur. Même chose du côté de la BNP et des Banques Populaires.

Les associations

Elles vont s’occuper de délivrer un prêt d’honneur aux meilleurs dossiers, à ceux qui ont le plus de chance de réussir. Un prêt d’honneur ne sera accordé que si le projet est viable. C’est dans l’intérêt de tous.

Elles sont regroupées sous le réseau de France Initiative, appelé aussi réseau Entreprendre. Pour la région parisienne, s’adresser à Paris Initiative Entreprise.

Les bons samaritains

On les appelle aussi les business angels. Très à la mode lors de l’explosion de la bulle Internet, ils ont investi à tout va dans des projets de la net économie, avec plus ou moins de succès. Un business angel peut s’intéresser à tout type de projet, du moment qu’il y voit une possibilité de gagner de l’argent. Pas si ange que cela, donc.

Comment financer son rachat de commerce ou d’entreprise ?

Le financement choisi peut également se substitué à un apport direct en capital. On peut bien sûr acheter le fonds de commerce en versant l’argent lors de la signature, mais cela suppose de l’avoir au moment de la reprise, et la somme peut être importante en fonction du projet.

Cela rend la transmission le plus simple possible, mais l’argent dépensé lors de l’achat ne servira pas à faire redémarrer ou progresser le chiffre d’affaire de la société reprise, et c’est un inconvénient de taille, puisqu’il faudra trouver de nouveaux capitaux pour cela. L’apport personnel et l’emprunt bancaire sont donc les deux poumons du projet dans ce cas là.

L’autre solution, c’est la création d’une holding, reine des montages financiers complexes qui peut palier l’absence suffisante de fonds propres lors d’une reprise. La holding achètera les parts sociales de la nouvelle société, avec l’aide d’un prêt bancaire.

Monter une société sans moyens financiers en étant demandeur d’emploi ou au RSA

Acheter un commerce quand on est au RSA, c’est difficile sans l’aide d’une association extérieure. L’ADIE a mis en place des prêts pour les chômeurs, et il est même possible de demander un micro-crédit pour chômeurs en ligne sur le site de l’ADIE qui vérifiera ainsi les possibilités réelles de réussite du projet professionnel.

Pour faire une demande de microcrédit

Le mieux est encore de se rendre sur le site de l’ADIE, ou dans une agence pour rencontrer un conseiller. Vous aurez très rapidement si vous être éligible à ce coup de pouce financier.

Dans un second temps, le projet sera analysé en détail. Mais l’ADIE, ce n’est pas qu’un financement, c’est aussi un accompagnement, même pour les projets un peu bancal qui nécessite une formation du créateur.

Comment obtenir ce micro crédit

Le plus important reste d’être motivé. Même avec un projet incomplet, la motivation permettra toujours d’en surmonter les difficultés. Bien sûr, c’est mieux d’avoir une expérience professionnelle dans le domaine visé, mais cela n’est pas l’essentiel.

Un bon projet se mesure surtout à une étude de marché solide. Le lieu d’implantation sera décisif s’il s’agit d’un commerce, et le CA prévisionnel de l’entreprise devra montrer sur 3 ans une progression constante, permettant à l’entreprise de s’équilibrer et d’atteindre ce fameux point 0, celui où l’on arrive à faire face à toutes ses dettes.

Si le micro crédit de l’ADIE est avant tout attribué à une personne sans emploi, ou à quelqu’un qui touche le RSA, la capacité de remboursement du demandeur entrera aussi en ligne de compte.

Un prêt ne doit pas tendre vers la précarité, même si la frontière de l’acceptation du prêt est éloignée de celle que peut avoir une banque. En effet, pour être financé par l’ADIE, il ne faut pas avoir accès au crédit bancaire classique, donc être un exclu du système.

Quel financement peut-on espérer ?

Ouvrez bien vos oreilles : le financement de l’ADIE peut aller jusqu’à 10 000 euros ! Le montage financier peut ainsi être complété avec un prêt d’honneur, ou une aide de la région.

Cet argent peut servit à lancer l’entreprise, et à la faire vivre les premiers mois. L’aide de l’ADIE est un prêt avec intérêts, ce qui signifie qu’il va coûter de l’argent, en particulier pour permettre de financer d’autres micro-entrepreneurs.

En cas de difficulté pour rembourser, le conseiller de l’ADIE vous aidera à trouver les solutions adéquates, à condition qu’elles existent. Important : il faut trouver quelqu’un de proche qui apporte sa caution personnelle au projet, limitée à 50% du prêt.

Financer son entreprise sur Internet

C’est à la mode : les internautes qui financement les projets pro ou culturels sont de plus en plus nombreux, le succès de Grégoire grâce à Mymajorcompany en est la preuve. De nombreux sites permettent maintenant d’investir, notamment sur des projets commerciaux.

financer son entreprise

Si vous lancez une start-up : c’est sur wiseed.fr que ça se passe. Il faut présenter le projet en phase de démarrage aux internautes, qui peuvent investir, parfois pour des grosses sommes. Pour la même chose, en plus ludique, il y a aussi ulule.fr, avec beaucoup plus de projets financés, mais une expertise moins poussée.

Pour une recherche de financement, il existe aussi masuccesstory et babyloan.org, ce dernier bénéficiant du soutien de l’ADIE.


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L’avis de CreditSocial.net

Emprunter sans apport personnel n’est donc pas un doux rêve, mais une réelle possibilité, même quand on cumule chômage, RSA, et galères en tout genre. Comme souvent dans une création d’entreprise, c’est la motivation et les compétences qui feront la différence. Courage, et bonne chance dans vos projets !

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